Je publie avec l'accord de mon fils Vivien, les lettres journalières que je lui ai adressées. Cela est probablement une forme d’exhibitionnisme, mais aussi un partage thérapeutique.

dimanche 1 mai 2016

Dixième lettre



jeudi 15 janvier 2015

Cette nuit un cauchemar dont j’ai oublié la trame principale a heurté mes sens. Ce dont je me souviens est qu’il te concernait. Etant donné que cela était un cauchemar tu devais passer un mauvais quart d’heure. Mais ce n’était qu’un cauchemar et non la réalité. Je croise quand même les poils du nez afin de conjurer le mauvais sort.
Par contre j’ai été réveillé par deux tigres, genre les deux frères qui poursuivaient deux jeunes enfants pour les étaler e dans des sandwichs avec une noix de beurre. Mais je ne connaîtrai pas la fin, car le sommeil est arrivé à expiration à cet instant.
L’expiration est arrivée à cinq heures trente. L’heure matinale est normale. Tu connais ma devise. Lorsque la fatigue est trop importante, la grasse matinée se fait le soir. Ainsi hier, je me suis laissé aller sur le canapé juste après le repas, il devait être huit heures. Donc ce matin j’ai la patate et attends déjà l’heure des nouvelles.

 Antonin passe un électro-encéphalogramme en début d’après-midi. Plus ça va, plus je m’aperçois que vous, mes gamins, n’avez pas été gâtés. Louise, une semaine d’hôpital à l’âge de deux ans, plus une luxation des hanches à la naissance. Vivien tes bras et ton originalité, Ninon, tes problèmes actuels et Antonin qui refuse d’entrer dans un cadre conventionnel. Le seul point commun à tous cela est le père. Moi qui pensais que c’était les mamans qui étaient responsables des bogues des enfants. Je m’aperçois que  le géniteur est bon à mettre à l’abattoir. Pour avoir une confirmation de mes tares, je devrais me reproduire avec une troisième femme. Mais sincèrement, bien que passionné de génétique, je m’abstiendrai.
Voilà le bain d’idées qui submerge mon moral.
Je reconnais qu’une telle lecture n’est pas récréative. Je pense que nous attendrons un peu avant que tu lises ces lignes. Nous attendrons que tu sois reconstruit et consolidé dans ton équilibre psychique. A mon avis, ressortir d’un coma de doit pas être sans conséquence, même si tu récupères toutes tes facultés.
Bisous.

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