Je publie avec l'accord de mon fils Vivien, les lettres journalières que je lui ai adressées. Cela est probablement une forme d’exhibitionnisme, mais aussi un partage thérapeutique.

samedi 14 mai 2016

Vingt-deuxième lettre



Mercredi 28 janvier 2015

Aujourd’hui je vais positiver, sinon lorsque tu liras le texte tu déprimeras. Le but est que tu pètes le feu. Cependant, dans ma tête je reste aussi plat qu’une planche à repasser.
Une nouvelle loi concernant la prévention routière va modifier nos comportements. Pour les jeunes conducteurs, le taux d’alcool sera limité 0.2gr d’alcool dans le  sang. Le port d’oreillettes sera interdit pour tous les conducteurs, que ce soit pour téléphoner ou écouter de la musique. Seul le kit main libre sera autorisé, à condition que le son soit dirigé vers les hauts parleurs. Pourvu que ma maîtresse n’appelle pas lorsque je serai avec Anne Sophie ou vice-versa.
 Une augmentation des morts l’année dernière est responsable de cette nouvelle réglementation. Au lieu d’interdire tout au volant, pourquoi ne pas interdire tout simplement la voiture. Ainsi, nous pourrions picoler, téléphoner, bouffer, baiser… sans que cela devienne dangereux et de plus, nous aurions la joie de respirer un air respirable.
Ton coma a de nombreuses interactions. Des terroristes qui flinguent des journalistes, des dessinateurs à Charlie hebdo, des juifs, un avion militaire qui s’écrase sur d’autres avions militaires, plus toute l’actualité mondiale avec ses horreurs. La ville de Kobané a été reprise aux intégristes islamistes par les kurdes. Une victoire, mais elle ne diminue pas le nombre de morts. Les armes devraient être interdites. Non la seule arme autorisée devrait être la plume au sens propre et au sens figuré. Au sens propre, se défendre en caressant le corps de son ennemi avec une plume, au sens figuré, se venger avec la force de l’écriture.
Anneso court désespérément après ses clés USB. Elles ne sont pas dans l’appart. Sinon elles nous sauteraient à l’œil. Car ici rien ne peut s’égarer. Il faut juste un peu d’éternité pour récupérer un objet.
J’arrête là mon délire. Je dois remplir les feuilles d’arrêt de travail, si je les trouve.
Cet après-midi, nous allons tous voir ta grande sœur. T’inquiète, je ne t’ai pas oublié, j’attends juste que tu sois réveillé pour te rejoindre. Et j’espère que tu nous jetteras de nouveau.
Bisous

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