mardi 10 février 2015
Il est 8h38, le
sommeil vient de me lâcher la grappe. Possessif, il a laissé trainer des filaments qui encombrent ma cervelle
écervelée. Ma pensée est encore envahit par des rêves qui n’ont de réel que
leur non-sens.
Toi tu reviens un peu plus chaque jour. Hier
tes yeux étaient grands ouverts. Tu nous suivais du regard. Tu as écouté de la
musique (La Mine de Rien). Nous avons commencé à te lire le Hobbit. Ma
préférence était plutôt pour un livre bien gore avec des zombies bouffeurs
d’hommes. L’autorité de ta mère m’en dissuadé.
Hier nous t’avons
quitté avec le cœur un peu moins lourd. La légèreté sera pour plus tard.
Maintenant, je dois m’occuper
du nouveau téléphone de ta mère. Le premier fonctionnait parfaitement. Il n’y
avait que la fonction micro qui avait quelques faiblesses. Nous ne comprenions
rien des paroles de ta mère. Par politesse, tous les correspondants répondaient
oui à tout ce qu’elle disait, même aux pires conneries. Bien que tu fusses dans
le coma ta mère était heureuse comme une maman qui est heureuse quand son
enfant est entre la vie et la mort. Cependant le fait que tout le monde
acquiesce à ses commentaires l’a empêchée de sombrer dans le désespoir.
Inquiet pour la santé
mentale de ta mère nous avons tenu un conseil de famille sans ta mère. Nous
avons tous décidé à la majorité absolue de ne rien lui dire tant que tu étais
dans le coma. Le problème est que tu en es ressorti pour mieux y replonger.
Nous comme des cons, avions profité de ton réveil pour lui dire la vérité. Je
reconnais que la vérité l’a moins perturbé que ta nouvelle fusion avec Morphée.
Elle ne changea pas de
téléphone. D’entendre oui à chacun de ses commentaires lui était trop bénéfique
et flattait son égo. Ainsi elle supporta ta deuxième phase de sommeil sans
tomber dans la dépression.
Maintenant que tu es
réveillé, elle a enfin accepté de changer de téléphone. Nous, d’un commun
accord avons décidé de continuer à lui répondre toujours OUI.
Bisous
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