samedi 17 janvier 2015
Quel bonheur de te voir bouger et réagir à nos voix. Quelle espérance
dans nos cœurs de parents, quelle émotion ! C’est ta mort qui s’éloigne
même si nous sommes face à la peur et à des milliers d’interrogations. Nous
savons que nous devrons faire face et que nos vies ne seront plus jamais les
mêmes. Nous savons qu’il faudra encore de la patience, du courage. Toi aussi,
si tu continues à avancer, il t’en faudra.*
Ta sœur Ninon est là.
Sa présence ne peut être sans une télévision en fonction. D’ailleurs
quelquefois, je me demande si je suis en compagnie de ta sœur ou de TF1. C’est
ma fille et je lui pardonne ses déviances.
Aujourd’hui tu as eu sa visite et celle de
Sylviane. Tu as réagi fortement à la présence de Ninon. Je sais, elle t’agace
comme elle m’agace maintenant avec M6. Que veux-tu ? C’est ta sœur, tu
dois l’accepter telle quelle. Tu as réussi à ce qu’elle se plante à ses
partiels semestriels. Oui, elle n’a pas révisé !!! Réalises-tu ?
Elle regarde TF1 et M6,
ne révise pas et se plante à ses examens. Tes supers pouvoirs fonctionnent toujours.
Ce qui serait parfait, c’est de les utiliser pour toi-même.
Premièrement : tu
dégonfles ton œdème
Deuxièmement : tu
répares ton cerveau
Troisièmement :
tu es heureux le restant de tes jours
Et en option tu
empêches ta mère de fumer.
A chaque fois j’oublie
de te photographier. J’aimerais que tu puisses voir un jour la tronche que tu
avais lorsque nous avons eu la joie de te découvrir. Et encore, maintenant tu
ressembles à Vivien. Il y a quinze jours tu ressemblais à Frankenstein qui se
serait pris une armoire normande sur la tronche.
Tu reprends vie
lentement. Tu as encore des tuyaux dans la bouche qui te permettent de
respirer, un tuyau dans le trou de nez qui te nourrit et un tas d’écran de contrôle qui te surveillent
nuit et jour, pire que ta mère.
Tu tournes légèrement
la tête lorsque tu perçois notre présence. Tu as même tenté de te rapprocher de
ta maman. J’ai donc décidé de rester lundi si jamais il te réveillait, tu ne
serais pas tout seul. Je dis « je » car ta mère risque de rentrer,
et elle prendrait la relève avec Jean. Ensuite je ne sais pas. Je vais surement
reprendre la formation. Car il ne faut pas non plus que je la néglige. Car, je
pense que ton avenir dépendra aussi de ma future carrière professionnelle.
Alors pardonne-moi, si tu me vois rarement
les prochains temps. Car comme tu sais, ta sœur et ton frère ont aussi besoin de la
présence de leur père. Mais la présence de ta mère palliera la mienne.
Bisous
* Sa maman
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