Je publie avec l'accord de mon fils Vivien, les lettres journalières que je lui ai adressées. Cela est probablement une forme d’exhibitionnisme, mais aussi un partage thérapeutique.

mardi 3 mai 2016

Douzième lettre




samedi 17 janvier 2015



Quel bonheur de te voir bouger et réagir à nos voix. Quelle espérance dans nos cœurs de parents, quelle émotion ! C’est ta mort qui s’éloigne même si nous sommes face à la peur et à des milliers d’interrogations. Nous savons que nous devrons faire face et que nos vies ne seront plus jamais les mêmes. Nous savons qu’il faudra encore de la patience, du courage. Toi aussi, si tu continues à avancer, il t’en faudra.*


Ta sœur Ninon est là. Sa présence ne peut être sans une télévision en fonction. D’ailleurs quelquefois, je me demande si je suis en compagnie de ta sœur ou de TF1. C’est ma fille et je lui pardonne ses déviances.
 Aujourd’hui tu as eu sa visite et celle de Sylviane. Tu as réagi fortement à la présence de Ninon. Je sais, elle t’agace comme elle m’agace maintenant avec M6. Que veux-tu ? C’est ta sœur, tu dois l’accepter telle quelle. Tu as réussi à ce qu’elle se plante à ses partiels semestriels. Oui, elle n’a pas révisé !!! Réalises-tu ?
Elle regarde TF1 et M6, ne révise pas et se plante à ses examens. Tes supers pouvoirs fonctionnent toujours. Ce qui serait parfait, c’est de les utiliser pour toi-même.
Premièrement : tu dégonfles ton œdème
Deuxièmement : tu répares ton cerveau
Troisièmement : tu es heureux le restant de tes jours
Et en option tu empêches ta mère de fumer.
A chaque fois j’oublie de te photographier. J’aimerais que tu puisses voir un jour la tronche que tu avais lorsque nous avons eu la joie de te découvrir. Et encore, maintenant tu ressembles à Vivien. Il y a quinze jours tu ressemblais à Frankenstein qui se serait pris une armoire normande sur la tronche.
Tu reprends vie lentement. Tu as encore des tuyaux dans la bouche qui te permettent de respirer, un tuyau dans le trou de nez qui te nourrit et  un tas d’écran de contrôle qui te surveillent nuit et jour, pire que ta mère.
Tu tournes légèrement la tête lorsque tu perçois notre présence. Tu as même tenté de te rapprocher de ta maman. J’ai donc décidé de rester lundi si jamais il te réveillait, tu ne serais pas tout seul. Je dis «  je » car ta mère risque de rentrer, et elle prendrait la relève avec Jean. Ensuite je ne sais pas. Je vais surement reprendre la formation. Car il ne faut pas non plus que je la néglige. Car, je pense que ton avenir dépendra aussi de ma future carrière professionnelle. Alors pardonne-moi, si tu me vois rarement  les prochains temps. Car comme tu sais,  ta sœur et ton frère ont aussi besoin de la présence de leur père. Mais la présence de ta mère palliera la mienne. 
Bisous
* Sa maman

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