Je publie avec l'accord de mon fils Vivien, les lettres journalières que je lui ai adressées. Cela est probablement une forme d’exhibitionnisme, mais aussi un partage thérapeutique.

lundi 30 mai 2016

Trente-huitième lettre



vendredi 13 février 2015

Est-ce un jour qui porte bonheur, ou un jour poisseux ? Jusqu’à ton accident, même si je m’arrêtais sur la date, je ne portais que peu d’importance au jour  du poisson faisandé. Je viens même de constater que 31 est l’envers de 13. Je me souviens qu’avec ma sœur, nous avions taquiné notre frère Bruno en lui démontrant que le vendredi 13 était un jour néfaste. Nous l’avions tellement conditionné que le pauvre s’était fêlé un os ; une toute petite fêlure.
Ce jour ne doit pas occulter ton retour parmi nous. En deux jours, tu as fait d’intenses progrès. Hier tu as pleuré, tu as rigolé. Ton sens de l’humour, de l’auto dérision, ta finesse d’esprit, ta sensibilité…étaient là. Pour l’instant tu as laissé ta colère de côté. Tu as retrouvé la vie avec toute ta tête, nous avons retrouvé Vivien. Le reste n’est qu’une question de rééducation. Cet avis ne concerne que moi. Toi, tu en chieras surement beaucoup pour retrouver une liberté de déplacement et une manipulation aisée. Quoique, à la vitesse ou tu progresses, tu risques d’en surprendre plus d’un.
A dix sept ans, tu seras capable  de traverser la rue sans tes parents, de couper la viande sans assistance, de te moucher tout seul...
 La maison s’éveille et les écrits s’endorment.

Bisous.

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